Descendre les vallons de la Meije via les télécabines de la Grave
Parfois nommée « La Reine Meije » ou « Sa Meijesté », la Meije occupe une place particulière dans l’imaginaire des alpinistes… et je n’échappe pas à cette règle.
Récit d'une journée de ski hors piste
Le domaine skiable de la Grave relie le village situé à 1 400 mètres d’altitude au glacier de la Meije à 3 560 mètres d’altitude, mais ce n’est évidemment pas un domaine skiable comme les autres… Premièrement, en raison de son altitude, mais surtout parce que les itinéraires de descente sont tous en hors-piste et non sécurisés. Il s’agit d’une expérience bien à part, loin des stations classiques et de leurs pistes (damées, balisées et sécurisées chaque jour par des pisteurs).
Après plusieurs saisons intensives de ski de randonnée, j’ai décidé que cette année serait « l’année de la descente de la Grave » ! Je sais que beaucoup de skieurs sont accompagnés d’un guide, car la descente de la Grave en freeride ne s’improvise pas : il faut être capable de trouver son chemin et maîtriser les dangers inhérents au ski hors piste…
La veille de la descente de la Grave : la préparation
Si vous n’avez pas l’expérience nécessaire pour préparer votre descente, alors il vaut mieux vous faire accompagner par un ou une guide de haute montagne. La préparation, la veille, est une partie incontournable du ski hors piste.
Pour préparer sa descente, il faut :
- Vérifier le Bulletin d’Estimation du Risque Avalanche (BERA) publié chaque jour par Météo-France, pour s’assurer que le risque avalanche n’est pas trop élévé ;
- Vérifier la météo, car le vent en altitude peut faire drastiquement baisser la température, et le brouillard peut être très dangereux en ski hors piste (risque de se perdre ou de ne pas voir les obstacles) ;
- Avoir son DVA, sa pelle et sa sonde, et savoir s’en servir ; pour cela pas de secret : il faut s’entraîner !
En ce qui nous concerne, la météo prévue est idéale ! Un grand ciel bleu et des températures clémentes pour un mois de janvier. L’enneigement est un peu en dessous de nos attentes… À cause de l’anticyclone des semaines précédentes, les dernières chutes de neige sont maintenant loin. Nous n’aurons donc pas des mètres de poudreuse, sauf peut-être un peu vers le haut, dans les zones froides, peu skiées et à l’abri du vent. Seul avantage de ce manque de neige fraîche, le BERA est très rassurant et les avalanches sont peu probables. Nous gagnons en sérénité ce que nous perdons en amusement.
Quel itinéraire choisir pour la descente de la Grave en freeride ?
Il y a de nombreux itinéraires possibles pour rejoindre la Grave depuis le haut de la télécabine. Les 2 itinéraires classiques sont : le vallon de Chancel et les vallons de la Meije, mais de nombreuses variantes sont possibles sur ces 2 itinéraires. Nous préparons l’itinéraire la veille sur les cartes IGN de Géoportail pour identifier les éventuelles difficultés (portions plus raides, barres rocheuses…).
D’autres itinéraires plus techniques peuvent nécessiter de faire un rappel ou de partir avec piolets et crampons. Si vous avez une bonne expérience de freeride mais peu d’expérience en ski alpinisme, alors le bureau des guides peut vous accompagner pour ce type de projets.
Le départ de la Grave
À 9 h 30, nous sommes au départ de la télécabine. Nous avons pris les forfaits directement sur l’application Passe Montagne pour nous éviter de perdre du temps en caisse.
Vous vous demandez combien coûte la télécabine de la Grave ? Je suis adhérente à l’offre Pro de Passe Montagne je bénéficie donc d’une réduction. Pour en savoir plus, consultez notre site internet.
Pour plus de tranquillité, nous avons choisi de faire cette descente en semaine. Nous n’attendons donc pas longtemps avant de monter dans la télécabine. Les « petits » œufs de la Grave ont un charme fou ! Avec leurs 4 à 6 places, nous sommes loin des bennes de l’aiguille du Midi à Chamonix. L’ambiance est intimiste et même un peu vintage.
Pour nous rendre tout en haut du domaine de la Grave, nous prenons donc les 2 tronçons. Pendant la montée, nous découvrons progressivement le paysage à 360° qui sera notre toile de fond pendant la descente. Nous profitons également de la montée en télécabine pour repérer l’itinéraire de descente et l’enneigement.
Le sommet : 3 560 m d'altitude
Nous voilà au sommet et une belle journée s’annonce : ciel bleu et pas un nuage. Ce sont les meilleures conditions pour admirer le panorama grandiose qui s’offre à nous : mont Blanc, aiguilles d’Arves, massif de Belledonne… Nous profitons un peu de l’ambiance haute montagne depuis la terrasse en altitude.
La descente des vallons de la Meije
Ambiance minérale en altitude
En raison de l’enneigement épars vers le bas et puisque mes deux compagnons de descente sont en snowboard, nous préférons descendre par les vallons de la Meije plutôt que par le vallon de Chancel, qui se termine sur une portion plus plate en forêt.
Sur la portion du haut, en altitude, l’ambiance minérale de haute montagne est au rendez-vous. Pendant toute cette première partie, nous sommes aux premières loges pour voir la Meije et le Rateau. L’espace est vaste pour skier, et je profite de toute la place nécessaire pour être sereine. Nous sommes seuls la majeure partie du temps.
Sur cet itinéraire, la pente ne dépasse jamais 35°. Ce n’est pas extrêmement raide mais ce n’est pas non plus une piste bleue. Pour comparer à une expérience de station, je dirais que ça ressemble à une piste rouge non damée.
Ambiance intimiste en forêt
Sur le tiers inférieur, nous skions dans la forêt qui nous offre un joli bordercross et nous demande un peu de vigilance. L’ambiance est à la fois plus intimiste, mais aussi plus technique par son faible enneigement. Vers la fin de la descente, nous retrouvons les clairières pour quelques derniers virages en toute neige. Puis nous rejoignons le pont qui nous ramène au village de la Grave. Nous voilà de retour à la civilisation.
Bilan d'une journée à La Grave
Même avec peu de neige fraîche, la descente de la Meije reste une expérience extraordinaire qui permet de skier dans un univers sauvage, au cœur d’un cadre splendide. Grâce à la télécabine de la Grave, vous embarquez pour une journée hors du commun. En ce qui me concerne, je reviendrai faire cette descente un jour de poudreuse, même si son charme ne se limite pas à la qualité de la neige.
En prime, le nombre d’itinéraires disponibles est en soi une invitation à revenir…
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